mardi 27 novembre 2012

Apocalypse


La lumière blanche nous attire,
Toujours plus loin, irrésistible,
On avance, sans aucune consistance,
Bientôt sera levé le rideau de notre ignorance,
L’apocalypse au sens propre du terme,
Une nouveauté en ce qui nous concerne.
On avance toujours plus attiré,
De plus en plus loin avec une envie d’accélérer,
Et arrive le moment où le voyage s’arrête,
Après des années d’errance, on pose enfin pied à terre.

Un monde inconnu s’ouvre à nos yeux,
Après avoir passé une vie à vouloir toucher les cieux,
On passe de l’autre côté de la scène,
Après la mort, on en découvre les mystères.

La lumière s’estompe et laisse place à la suite.
Les imaginations s’affolent, quel sera le terme de nos fuites?
Le vrai visage du mythique Dieu qui a guidé nos pas sans notre avis,
Une réponse à tant de questions qui, même ici, resteront inaccessibles,
Car le levé de rideau ne veut pas forcément dire délivrance.
Qui nous aurait dit ce que cache vraiment la fin de nos souffrances,
S’il avait été face au mystère que nous voulons à tous prix percer ?
Face à nos yeux de mort ne s’étend pas ce à quoi nous nous attendions,
Le paradis promis n’est pas aussi blanc et heureux que les prédictions.

Un monde inconnu s’ouvre à nos yeux,
Après avoir passé une vie à vouloir toucher les cieux,
On passe de l’autre côté de la scène,
Après la mort, on en découvre les mystères.

Un territoire noir et désolant s’étend jusqu’à l’horizon si flou,
À l’arrivée, Dieu nous dit : « Mais à quoi vous attendiez-vous ?
Toutes vos vies vous avez menti, trompé, blessé, pour certains tué,
Et vous vouliez atterrir au paradis, lieu où ne règne que la sainteté ?
Je voulais que vous arriviez au plus haut niveau d’évolution,
Et je ne retrouve que des esquisses d’Humains dépourvus de simple raison.
Vous vous affirmez les animaux les plus évolués, les plus intelligents,
Mais dans ce domaine, même les fourmis se montrent dignes de leur existence.
L’humain est sûrement l’espèce animale la moins évoluée,
J’aurais mieux fait de ne pas vous créer. »

Au final, Dieu avait raison, on se rend compte que finalement,
Les plus évolués ne sont pas ceux que l’on aurait cru au commencement…


Extrait de Bleu Marine, paru en Mars 2011.
Texte N°40/40 - Chapitre III : Misanthropie

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