lundi 10 décembre 2012

L'oiseau de Paradis


Regarde donc l’oiseau au creux de ma main,
J’essaie de le faire s’envoler, qu’il rejoigne les siens,
Mais lui ne veut pas me quitter il ne fera rien,
Collé à moi, il me hantera sûrement sans fin.
Depuis le temps que j’essaie de le rendre autonome,
Parce qu’il m’empêche en partie de devenir un homme,
Me rattachant à un ange du passé qui m’a été fatal,
Il est trop ancré en moi cet oiseau qui me fait tant mal.
Il ne veut partir hanter un autre cœur,
Hanter un homme qui a connu son âme sœur.

Dans ma main, un oiseau de paradis,
Compagnon de mes larmes et de mes cris.
La perte de son amie première,
L’a mené droit dans mon désert.

Elle ne s’est même pas doutée que de notre amitié,
Une porte s’est ouverte du côté de ma solitude,
C’est à ce moment que son oiseau est venu voir comment mon cœur était.
Depuis il avoisine mes chimères et mon âme bien trop rudes.
Loin de me douter de l’intrusion angélique,
J’ai continué de parler à celle que je considérais comme mon âme sœur,
Mais une drogue non partagée a mis fin à notre amitié solide,
Et en partant elle a oublié son oiseau près de mon cœur.
Depuis je vis avec lui, l’ayant apprivoisé,
Mais à chaque fois que je le regarde, il me fait saigner.

Dans ma main, un oiseau de paradis,
Compagnon de mes larmes et de mes cris.
La perte de son amie première,
L’a mené droit dans mon désert.

L’amour c’est la victoire de l’imagination sur la raison,
Mais il ne faut pas oublier,
Que c’est le meilleur moyen de plonger dans la déraison,
Et de s’arrêter de respirer.

Oiseau de paradis,
Comparable à ceux des Enfers.
L’imagination a triomphé,
La raison a coulé.




Extrait de Bleu Marine, paru en Mars 2011.
Texte N°08/40 - Chapitre II : Le Meurtre De Nos Passions

dimanche 2 décembre 2012

Sombres Horizons


Horizon sombre ligne et terne de limites qu'est devenu ce pauvre Univers.

Déjà malmené et tant de fois exploré, les richesses qui en découlent n'en sont que pillées. Rouge est le liseré céleste  noir est l'imagination qui en résulte, jamais il n'aura fallu tant d'espérances pour ressusciter ces terres desséchées, depuis si longtemps déjà...

Orphelins sont ces arbres, tant de fois chimériquement vêtus de vert, et brûlés lorsque la réalité repris le dessus. Si longtemps torturés, les inscriptions gravées ne cicatrisant jamais, comme pour rappeler que la moindre feuille n'a pas sa place, parmi ces dédales de désastres.

Vision apocalyptique que sont ces cadavres suicidés, s’amoncelant ça et là, au gré des vents de colères incontenues  comme si ces traces pouvaient souiller le peu d'oxygène restant. Leurs drapeaux flottent encore, tels de gris fantômes, commémorant une ancienne vie extérieur s'étant installée jadis, dans un pré vierge de tout réalisme. Même ces dépouilles de volatile attestent qu'un jour, les idées gambadaient d'un bout à l'autre de ce monde désormais désolé, porteurs de rêves et de magie. Plus rien ne subsiste.

Suite à cette pluie de bombe et de venin, tout s'est noirci ou s'est enfui, prévoyant une solitude persistante sur ces terres inertes. Aujourd'hui, seul un maigre humain a su survivre au désastre, ne pouvant déserter l'ignominie, se nourrissant des illusions berçant ses journées. Courir ne servirait à rien, si ce n'est parcourir son malheureux empire, l'horizon étant sa prison. Lié à ces terres, aucune issue de secours, il devra survivre coûte que coûte aux apocalypses à venir, car ici-bas, sur cette Terre, cet Enfer, c'est son Enfer.

Extrait de Rouge Vermeil (à paraître)

mercredi 28 novembre 2012

Mirage

Aujourd'hui qu'adviennent les erreurs que nous pouvons croire,
Et les histoires dérisoires, je ne crois pas en moi sans toi,
Et qu'à l'aube de mes dérives, les chemins se perdent,
Entre le sang de nos malheurs, que disparaissent mes putains de chimères

Et puisque comprendre de travers les idées souvent lésées,
Des contraires, des dédales, complètement désinhibés,
Le sens n'est pas forcément dans toutes les écritures,
Je ne veux pas forcément mettre partout, des mots durs.

Tout autour se tassent, des rêves qui ne me touchent pas,
Des signes d'affection que je ne verrais plus pour ma part,
C'est blessant de voir que chez les autres tout va bien,
Qu'ils font tous ce dont je rêve et que moi, pauvre con, je n'aurai rien.
Mais pourquoi je continue à me taillader le corps,
J'avance, je continue, j'en ai marre de ces efforts...

J'en suis revenu au point où je dois cracher ma haine,
Sur des feuilles, des lignes, pas capable de crier dans les oreilles,
J'écris comme un forcené, obligé, pour pouvoir se calmer,
Pleurer n'avance à rien, si ce n'est que je vais pouvoir me noyer...

À coté, loin de tout, je continue le cours de mes pensées,
Mes mains s'activent, machinalement, j'ai mal à en saigner,
Je ne peux plus m'empêcher de mettre en scène autant de sang d'esclaves,
Au cours des années, ça me fait autant de bien que de mal...

Répandre derrière tout ça, une traînée de mauvaises images,
Les apparences sont trompeuses, même si on y voit que de la rage,
Les meurtrissures ne sont qu’apparentes dans son sillage,
Peut être même, que je ne suis qu'un simple mirage...

Extrait de Noir D'Encre, paru en Décembre 2011.
Texte N°07/35 - Chapitre Unique : Quand La Folie Reine

mardi 27 novembre 2012

Apocalypse


La lumière blanche nous attire,
Toujours plus loin, irrésistible,
On avance, sans aucune consistance,
Bientôt sera levé le rideau de notre ignorance,
L’apocalypse au sens propre du terme,
Une nouveauté en ce qui nous concerne.
On avance toujours plus attiré,
De plus en plus loin avec une envie d’accélérer,
Et arrive le moment où le voyage s’arrête,
Après des années d’errance, on pose enfin pied à terre.

Un monde inconnu s’ouvre à nos yeux,
Après avoir passé une vie à vouloir toucher les cieux,
On passe de l’autre côté de la scène,
Après la mort, on en découvre les mystères.

La lumière s’estompe et laisse place à la suite.
Les imaginations s’affolent, quel sera le terme de nos fuites?
Le vrai visage du mythique Dieu qui a guidé nos pas sans notre avis,
Une réponse à tant de questions qui, même ici, resteront inaccessibles,
Car le levé de rideau ne veut pas forcément dire délivrance.
Qui nous aurait dit ce que cache vraiment la fin de nos souffrances,
S’il avait été face au mystère que nous voulons à tous prix percer ?
Face à nos yeux de mort ne s’étend pas ce à quoi nous nous attendions,
Le paradis promis n’est pas aussi blanc et heureux que les prédictions.

Un monde inconnu s’ouvre à nos yeux,
Après avoir passé une vie à vouloir toucher les cieux,
On passe de l’autre côté de la scène,
Après la mort, on en découvre les mystères.

Un territoire noir et désolant s’étend jusqu’à l’horizon si flou,
À l’arrivée, Dieu nous dit : « Mais à quoi vous attendiez-vous ?
Toutes vos vies vous avez menti, trompé, blessé, pour certains tué,
Et vous vouliez atterrir au paradis, lieu où ne règne que la sainteté ?
Je voulais que vous arriviez au plus haut niveau d’évolution,
Et je ne retrouve que des esquisses d’Humains dépourvus de simple raison.
Vous vous affirmez les animaux les plus évolués, les plus intelligents,
Mais dans ce domaine, même les fourmis se montrent dignes de leur existence.
L’humain est sûrement l’espèce animale la moins évoluée,
J’aurais mieux fait de ne pas vous créer. »

Au final, Dieu avait raison, on se rend compte que finalement,
Les plus évolués ne sont pas ceux que l’on aurait cru au commencement…


Extrait de Bleu Marine, paru en Mars 2011.
Texte N°40/40 - Chapitre III : Misanthropie

lundi 26 novembre 2012

Introduction


C'est pour moi comme une thérapie,
Que de vous ouvrir l'accès à mes pensées écrites,
Je n'ai jamais su me confier réellement et totalement,
De part la peur de mes connaissances et de leur jugement,
Il m'est plus facile de dévoiler mes textes dans un anonymat total,
Parce que libres seront mes mains pour exprimer mes râles.
Aucune présentation ne sera donc faite de mon identité,
Car comme je vous l'ai dit, seuls mes textes seront une priorité.

J'ai besoin d'écrire pour extérioriser un perpétuel mal être,
C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour vivre de façon correct,
Une décennie à écrire des mots les uns au bout des autres,
Et finalement être addict aux avis que donnent les vôtres...
Je n'ai nullement envie de vous paraître égocentrique au demeurant,
J'ai juste besoin de vous montrer mes pensées et mes tourments.
Voila donc la raison de l'existence de cette partie de moi virtuelle,
Rien de plus qu'une simple envie de vous ouvrir les portes de mon Univers.